Le crime était minuscule, mais l’affaire est énorme
Ils rêvaient sans doute d’un safari un peu spécial. Deux Belges, manifestement plus fans de Microcosmos que de Jurassic Park, ont été arrêtés au Kenya pour… trafic illégal de fourmis. Oui, des fourmis. Pas des diamants, pas de l’ivoire, pas même de la coke dissimulée dans des peluches Pikachu… Bien, des fourmis. On ne sait pas s’ils voulaient ouvrir une fourmilière de luxe à Bruxelles ou monter un gang miniature façon Ocean’s Eleven but make it insects, mais l’idée était là.
Les autorités kényanes ont confirmé que ces deux entomologistes amateurs avaient en leur possession plus de 5000 spécimens d’espèces protégées, soigneusement planqués dans des tubes en plastique. L’un d’eux aurait même tenté de camoufler des reines dans ses chaussettes. On ne sait pas ce qui est le plus inquiétant : la méthode ou la passion.
Une filière de trafic bien organisée : Netflix, prépare ta série !
Le trafic de fourmis, aussi absurde que ça puisse paraître, est un vrai business. Certaines espèces rares se vendent plusieurs centaines d’euros l’unité. De quoi faire buguer votre banquier s’il tombe sur la ligne « virement pour Camponotus Maculatus femelle alpha – 240€ ».
Nos deux Belges auraient été arrêtés à l’aéroport de Nairobi, sur dénonciation. Difficile de passer inaperçu quand on tente de passer la douane avec des boîtes transparentes pleines d’êtres vivants minuscules qui s’agitent comme des junkies en manque de sucre. Le tout sans autorisation, sans permis d’exportation, et sans la moindre discrétion. Du pur génie belge, sauce mayo.
Ils risquent d’au moins 5 ans de prison au Kenya. Pas sûr qu’ils puissent reconstituer leur colonie derrière les barreaux, à moins de recruter des cafards pour la relève. Mais au moins, ils auront tout le temps de méditer sur cette grande leçon : on ne joue pas avec les fourmis, surtout quand elles sont protégées par la loi et qu’elles viennent d’un pays post-colonial qui en a ras-le-dos des blancs chelous venus « aimer la nature ».
Les fourmis, nouveau luxe pour les collectionneurs en short
C’est la tendance : après les NFT, les sneakers, les poissons japonais qui coûtent une Twingo et les cailloux lunaires, place aux fourmis d’exception. On les collectionne, on les élève, on leur construit des mini-citadelles avec des tunnels dignes de Dubaï. C’est le rêve d’un certain type d’hommes : avoir une armée de travailleuses à domicile sans payer de charges sociales.
Les forums spécialisés sont nombreux, et les ventes se font sous le manteau numérique, façon Silk Road, mais avec des mandibules. On s’échange des larves comme des cartes Panini. Et les espèces africaines, asiatiques, tropicales sont les plus recherchées : plus elles piquent, plus elles sont chères.
Nos deux héros wallons faisaient probablement partie de cette caste étrange : les ant keepers, ces types qui nomment leurs reines, filment des accouplements sous microscope et débattent en ligne pendant trois heures sur le meilleur substrat pour l’Odontomachus troglodytes.
Ambassade belge : “On ne cautionne pas, mais on comprend”
L’ambassade de Belgique au Kenya a fait une déclaration minimaliste :
« Nous suivons la situation. Nos ressortissants seront assistés selon les procédures habituelles. »
Traduction : “On a honte, mais on va envoyer un avocat.” Une source proche du dossier a murmuré que ce n’était pas la première fois que des Belges se faisaient pincer pour ce genre de pratiques. Un pays où l’on célèbre la bière, les frites et l’amour des bestioles rampantes ne pouvait qu’enfanter ce genre de missionnaires du minuscule.
Conclusion : Les fourmis ont bon dos, mais elles piquent fort
C’est un fait : les trafics de faune sauvage explosent, et la frontière entre passion et pillage devient floue. Entre amour de la biodiversité et pillage organisé, la ligne est aussi fine qu’une patte de fourmi. Nos deux collectionneurs risquent donc gros pour avoir voulu ramener un bout de jungle dans leur salon IKEA. On espère que ça valait le coup… parce qu’au Kenya, ce ne sont pas les fourmis qui vont les juger. Et en prison, les vraies reines, ce sont rarement celles qu’on avait en tube à essai.