Bruges en voie de disparition : la ville supplie les touristes d’arrêter de voler les pavés

par | Mai 30, 2025 | Actualité Retournée, Insolite | 0 commentaires

Crédit image : Marché de Bruges // https://foto.brugge.be// Visit Bruges | Photo de Copyright Jan D'Hondt

On connaissait les touristes qui repartent de Venise avec un bout de gondole en plastique, ceux qui s’arrachent des morceaux du mur de Berlin ou qui se prennent en selfie sur les ruines de Pompéi avec la subtilité d’un hippopotame sous MDMA. Mais à Bruges, on est passé à un niveau supérieur : les visiteurs volent carrément les pavés des rues. Oui, vous avez bien lu. Des cailloux. Officiellement collés au sol. Dérobés un par un. Comme s’il s’agissait de souvenirs rares, ou de trophées de guerre post-médiévale.

La ville a donc lancé un appel aussi solennel qu’invraisemblable : « Merci de ne plus voler nos pavés. » Un slogan qui pourrait devenir un t-shirt à succès si la situation n’était pas aussi embarrassante.

Le charme de l’authentique… jusqu’au sac à dos

Pourquoi voler un pavé ? Selon certains sociologues (et un guide touristique fatigué), il s’agirait d’un phénomène de “souvenir ultime” : dans un monde saturé de mugs, magnets, t-shirts et boîtes à sucre en forme de beffroi, le pavé de Bruges incarne la quintessence du tangible. Du vrai. Du lourd. Du rugueux.

Certains touristes affirment vouloir “ramener un bout d’Histoire à la maison”. On les imagine, fiers, posant leur pavé entre la bouteille vide de Coca-Cola mexicain et la peluche de l’Atomium. Une décoration qui dit : « Je suis allé en Belgique, et j’ai littéralement défoncé la voie publique. »

Bruges : bientôt ville flottante ?

La mairie s’inquiète. Depuis quelques mois, de véritables trous apparaissent dans les ruelles pavées. Ce ne sont pas des travaux, ni des problèmes d’infrastructure. C’est juste qu’il manque… des morceaux. Les agents municipaux se relaient pour reboucher les absences à coups de ciment et d’espoir. Mais chaque week-end, de nouveaux touristes repartent avec des morceaux du patrimoine flamand dans leur valise, leur sac de rando ou même – et c’est authentifié – dans des poussettes de bébé.

Le porte-parole de la ville, visiblement dépassé par l’ampleur du phénomène, a déclaré :

“Si ça continue, Bruges deviendra un musée de fosses. Ou pire, une sorte de circuit de kart médiéval.”

Les pavés, nouvelle crypto ?

Sur internet, des pavés de Bruges se revendent sous des intitulés alléchants comme “Original Medieval Brugge Cobblestone” ou “Authentic Belgian Heritage Brick”. Les prix varient de 10 à 70 euros pièce, selon le degré de crasse et d’usure. Certains sites vont jusqu’à proposer des certificats d’authenticité… imprimés sous Word.

Une enquête est en cours pour traquer ces trafiquants de cailloux historiques, tandis que des marchands de souvenirs plus malins ont déjà flairé le filon : ils vendent maintenant des “faux pavés” – en réalité des briques de jardin passées au café et aux insultes néerlandophones pour leur donner un look ancien.

Des solutions à la pelle (ou au marteau-piqueur)

Face à cette hémorragie minérale, Bruges envisage plusieurs mesures :

  • Remplacer certains pavés par des copies en résine incassable et électrifiée.
  • Poser des panneaux “Pavés sous surveillance” avec des caméras factices.
  • Créer une taxe touristique spéciale “vol préventif de matière urbaine”.
  • Ou encore, lancer une boutique officielle de “souvenirs pavés”, dont les profits iraient à la réfection des rues.

Des habitants, eux, proposent plus radical :

“On met une GoPro dans chaque bouche d’égout, et on traque les semelles suspectes !”
Mais la mairie craint que cela n’alimente le tourisme “urbex-bruxellois” et attire encore plus d’amateurs de sensations pavées.

Bruges : destination en voie de disparition ?

La ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO est littéralement en train de perdre des bouts d’elle-même. Chaque pavé volé est un pas de moins vers l’intégrité architecturale de Bruges, et un pas de plus vers le tourisme version termite. À ce rythme, d’ici 2030, il ne restera plus que des façades tenues par des Lego, et des canaux suspendus dans le vide.

Alors s’il vous plaît, chers touristes : prenez des photos, des frites, des chocolats, des MST si vous insistez, mais laissez les pavés tranquilles.

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Écrit par : Balti

Un gars comme les autres : un pied dans l’informatique, l’autre dans la satire. Ni influenceur, ni prophète — juste un passionné de mots qui préfère rire que pleurer en lisant l’actu. Avec un peu de second degré, beaucoup de mauvaise foi (bien dosée), et l’envie de secouer les certitudes, je retourne les infos comme des crêpes, pour faire apparaître ce qu’on cache dessous. Pas là pour plaire à tout le monde. Juste pour faire réfléchir… ou sourire. Et parfois les deux.

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