Selon The Guardian, c’est officiel : l’e-sport a son rendez-vous olympique, initialement prévu pour fin 2025, ils sont finalement repousser à 2027, sous le soleil saoudien, dans un royaume où la sueur est rare mais les milliards abondent. L’annonce a fait l’effet d’un headshot dans la nuque de l’opinion publique : entre acclamations pixelisées et bugs éthiques non patchés.
Le Comité Olympique a validé l’initiative portée par le prince héritier Mohammed ben Salman, visiblement bien décidé à faire de son pays un royaume du gaming, quitte à confondre Counter-Strike et diplomatie.
Des athlètes sans mollets, mais avec des lunettes filtrantes anti-lumière bleue
Les JO d’e-sport réuniront les meilleurs joueurs du monde, venus concourir dans des disciplines aussi nobles que League of Legends, Fortnite, PUBG, ou encore Rocket League — le football pour ceux qui n’aiment ni courir, ni suer, ni les gens.
On attend donc avec impatience la première cérémonie d’ouverture en streaming sur Twitch, avec un drapeau allumé au briquet USB et une flamme sacrée qui crash dès le lancement.
Les athlètes, eux, seront en grande forme : doigts musclés, posture affaissée, et taux de caféine dans le sang supérieur au PIB de la Namibie.
Un événement 100 % numérique, mais sponsorisé par 100 % de pétrole
Ironie cosmique ou génie stratégique, c’est le pays le plus climatisé de la planète qui accueillera la discipline la plus indoor de l’histoire humaine. Une sorte de revanche contre les Jeux “du vrai sport”, ceux qui transpirent, tombent et saignent.
L’Arabie Saoudite a déjà investi des milliards dans l’e-sport, rachetant à peu près tout sauf le mot “démocratie”. Ce n’est pas un bug, c’est une feature.
Derrière les écrans LED, la Vision 2030 du royaume entend réconcilier Call of Duty avec le soft power, et faire oublier que le seul “Battle Royale” réel dans la région, c’est celui de l’opinion publique.
Une médaille d’or pour le fair-play… sous surveillance
Le CIO a garanti que l’événement serait “conforme aux valeurs olympiques”. Traduction : aucune triche, sauf dans la géopolitique.
Les compétitions seront surveillées de près par des IA, des arbitres en chemises sans taches, et probablement un ou deux satellites. Pas question de voir un joueur gagner une médaille en spammant des macros ou en jouant en VPN depuis la Biélorussie.
Mais bon, quand on sait que certains pays interdisent encore Minecraft, on se dit que le fair-play, c’est surtout une question de contexte… et de connexion.
Le sport du futur est assis, pixellisé, et sponsorisé
L’e-sport est désormais un sport olympique, à l’image du monde : sans terrain, sans stade, sans sueur, mais avec des loot boxes et des microtransactions pour accéder à la finale.
Le joueur de demain n’aura pas besoin de dopage, juste d’un siège ergonomique, d’un processeur graphique et de plusieurs séances de kiné pour soigner une tendinite au pouce. L’important, ce n’est plus de participer. C’est de bien capter le Wi-Fi.
Conclusion : À force de courir après l’avenir, on a oublié de marcher
L’e-sport aux JO, c’est la consécration d’un monde où l’effort physique est remplacé par la bande passante, où les médailles se gagnent en tapant plus vite que son adversaire, et où les stades sont désormais virtuels, climatisés, et disponibles en 4K HDR.
Et pendant qu’on célèbre la victoire d’un joueur coréen sur un gamer allemand dans un désert artificiel, on oublie que la planète entière joue à un autre jeu bien réel : celui de la survie. Un Battle Royale sans pause, sans reset, sans spectateur.
Mais bon. Le futur, c’est maintenant. Et cette fois, il se joue avec une manette.