L’Amérique vient d’inventer ce que l’arc-en-ciel avait oublié. Dixit un stagiaire sous caféine chez LSR
Ce 23 avril 2025, un événement d’une portée chromatique mondiale a secoué les rétines : une nouvelle couleur, olo, a été identifiée par une équipe de chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley. Ni bleue, ni verte, ni même turquoise sous acide : olo serait une “perception chromatique indépendante, située entre les longueurs d’onde habituelles”. Traduction pour les non-physiciens : c’est une couleur qu’on ne voyait pas, jusqu’à ce qu’on décide qu’on pouvait.
Immédiatement, des marques de prêt-à-porter, des designers d’intérieur et trois influenceurs vegan se sont emparés du phénomène pour déclarer que “c’est la seule couleur qui les représente vraiment”. Le reste du monde, lui, continue de confondre olo avec un vert chromatique affiché sur écran mal calibré. Ce qui, en soit, est peut-être une performance artistique.
Le nom de la discorde : “olo”, ou le branding par un stagiaire.
Le nom de cette couleur, choisi “pour sa neutralité linguistique et sa symétrie typographique” selon le rapport officiel, ressemble néanmoins au bruit d’un chat qui vomit ou à une application de rencontre pour poissons. L’auteur de ce chef-d’œuvre de branding ? Un stagiaire en master de neurosciences visuelles et marketing émotionnel. Il aurait hésité entre olo, blou et zaz, mais l’algorithme de Midjourney aurait tranché.
Sur Twitter, un débat philosophique s’est immédiatement ouvert : “Est-ce encore une couleur si on ne peut pas l’imprimer ?” ; “Pourquoi le Pentagone finance la recherche sur les teintes, alors qu’on manque de fonds pour les infrastructures ?” ; et enfin, “Est-ce que ça va avec mon canapé ?”. Spoiler : non.
Une guerre des couleurs 2.0
La Chine aurait déjà lancé sa contre-couleur : une variation de olo nommée hǒlǒ, interdite d’importation dans 17 pays pour atteinte à la stabilité visuelle. Elon Musk, quant à lui, a annoncé que les futurs Cybertrucks seraient disponibles en olo mat, mais uniquement pour les clients ayant acheté un rein compatible avec iOS 19.
À l’ONU, une délégation de l’International Chromatic Authority (oui, ça existe) s’est réunie d’urgence pour définir si olo méritait sa place dans les manuels de coloriage, entre “bleu nuit” et “vert d’eau stagnante”. Le débat est toujours en cours, bloqué par une querelle entre le Vatican et Pantone.
Le retour de la métaphysique en pixel RGB
Au-delà de l’innovation pseudo-scientifique, la découverte d’olo pose une question existentielle majeure : combien de couleurs peut-on encore “découvrir” avant que le spectre visible n’explose ? Ou plus concrètement : est-ce encore une découverte si la majorité de la population continue de voir exactement la même chose qu’avant ?
L’œil humain, on le rappelle, n’a que trois types de cônes pour capter la lumière visible. Mais selon les chercheurs américains, “la conscience collective est prête à accepter des nuances qu’elle ne voit pas, mais qu’on lui vend comme nouvelles.” Une définition particulièrement fidèle du marketing moderne.
Conclusion :
Quand la science invente une nouvelle couleur, ce n’est pas pour élargir le spectre de notre perception, mais celui des tendances à 499$ chez Apple ou Desigual. olo, plus qu’une couleur, devient le symbole d’une époque où ce qu’on ne voit pas peut quand même se vendre, tant qu’on y croit très fort. Au fond, c’est peut-être ça, la magie du progrès : peindre le monde en invisible.