Champignon mortel détouré contre le cancer : Aspergillus flavus, serial killer devenu espoir thérapeutique

par | Juin 29, 2025 | Actualité Retournée, Sciences & Nature | 0 commentaires

Crédit image : image d'illustration // Toutankhamon // photo by Phil KP // Openverse

Le 23 juin 2025, une équipe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, menés par Sherry Gao (source) a transformé l’un des champignons les plus toxiques connus de l’humanité, Aspergillus flavus, en usine à médicaments. Ce micro-organisme, jadis associé à la mort suspecte de plusieurs archéologues (salut les tombeaux maudits), est désormais un allié potentiel contre certains cancers. Comme quoi, même les spores maléfiques peuvent rêver d’une reconversion.

De pharaons empoisonnés à cellules cancéreuses ciblées

Aspergillus flavus est tristement célèbre pour produire des toxines capables de provoquer des infections pulmonaires mortelles. Il a été impliqué dans les légendes autour de la « malédiction » du tombeau de Toutankhamon, et plus tard dans la mort de scientifiques ayant ouvert celui de Casimir IV en Pologne. Pas très CV-friendly… jusqu’à aujourd’hui.

Les chercheurs ont découvert que ce champignon produit une classe rare de peptides modifiés, appelés RIPP (ribosomally synthesized and post-translationally modified peptides). Après avoir isolé et modifié ces molécules, ils ont identifié une nouvelle série de composés baptisés aspérigimycines. Deux de ces molécules se sont révélées particulièrement efficaces contre des cellules leucémiques humaines en laboratoire.

Des effets dignes d’un médicament de chimiothérapie

Sans même les modifier, certaines aspérigimycines ont démontré une action puissante contre les cellules cancéreuses. L’une d’elles, enrichie avec un lipide présent dans la gelée royale (oui, celle des abeilles), s’est montrée aussi efficace que des médicaments déjà utilisés comme la citarabine et la daunorubicine.

Ces molécules perturbent la division cellulaire en bloquant la formation de microtubules, une étape cruciale pour la multiplication incontrôlée des cellules cancéreuses. Et le tout sans affecter les cellules du sein, du foie ou du poumon — un jackpot pour les chercheurs qui rêvent d’un traitement ciblé sans effet secondaire façon marteau-piqueur.

Un potentiel thérapeutique bien réel

La vraie force de ces composés ? Leur spécificité : ils visent les cellules leucémiques tout en laissant tranquilles les cellules saines et les bonnes bactéries. C’est le sniping cellulaire version biologique.

Et ce n’est que le début. Les chercheurs ont identifié dans d’autres champignons des groupes de gènes similaires, laissant penser que les aspérigimycines pourraient être les premières d’une longue lignée de RIPPs fongiques à potentiel médical.

Et après ?

L’équipe va maintenant tester les aspérigimycines sur des modèles animaux, avec l’espoir de passer un jour aux essais cliniques. L’objectif : transformer cette moisissure tueuse en arme ultra-précise contre certains cancers, notamment les leucémies.

Conclusion : des spores à l’espoir, il n’y a qu’un ribosome

Dans une ironie dont seule la science a le secret, ce champignon autrefois accusé de tuer les profanateurs de tombes devient aujourd’hui un espoir contre les pires maladies de notre siècle. Le monde fongique continue donc de nous surprendre : après la pénicilline, les truffes et les hallucinogènes… voici venue l’ère des champignons oncologues.

Prochaine étape : convaincre les labos pharma que la pourriture contrôlée est l’avenir de la médecine. Et dire qu’on jetait nos pistaches moisis sans imaginer qu’elles contenaient peut-être un futur traitement révolutionnaire. Qui est moisi maintenant, hein ?

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Écrit par : Balti

Un gars comme les autres : un pied dans l’informatique, l’autre dans la satire. Ni influenceur, ni prophète — juste un passionné de mots qui préfère rire que pleurer en lisant l’actu. Avec un peu de second degré, beaucoup de mauvaise foi (bien dosée), et l’envie de secouer les certitudes, je retourne les infos comme des crêpes, pour faire apparaître ce qu’on cache dessous. Pas là pour plaire à tout le monde. Juste pour faire réfléchir… ou sourire. Et parfois les deux.

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