Pendant que vous galériez encore à configurer votre imprimante ou que votre téléphone vous proposait des pubs pour des chaussures que vous venez d’acheter, l’intelligence artificielle, elle, a décidé d’apprendre à cuisiner. Oui, vous avez bien lu. Après avoir conquis la littérature, la peinture, la musique et vos photos de vacances, l’IA s’invite désormais dans votre cuisine pour vous expliquer comment foirer un gratin dauphinois avec une précision algorithmique.
L’IA culinaire : quand Skynet veut vous faire un risotto
Ils l’ont appelée ChefBot, parce que « Terminator du Thermomix » sonnait peut-être un peu trop honnête. Branchée sur une base de données de 2 millions de recettes, 80 ans d’émissions de cuisine et quelques centaines de posts Instagram de foodies en quête de sens, l’IA vous propose désormais des recettes originales, comme un « tartare de brocoli aux chips de tofu caramélisé sur lit de sarcasme postmoderne ».
Oui, ça a l’air mauvais. Et c’est normal : l’IA a bien compris ce que mange un influenceur.
Des plats sans âme, servis sur une planche à découper recyclée
Bien sûr, certains s’enthousiasment. « C’est révolutionnaire ! » s’exclame Bernard, 54 ans, qui n’a pas cuisiné depuis le bug de l’an 2000. « Je dis à ChatGPT ce que j’ai dans mon frigo, et il me pond une recette de couscous au Nesquik. »
D’autres, plus prudents, s’interrogent : « À quel moment la machine décidera que la meilleure recette, c’est l’extermination des allergènes… en exterminant les allergiques ? »
Une question légitime, posée entre deux gorgées de kombucha fermenté à l’égo.
L’assaisonnement du futur : 0,8 millimètre d’émotion
Les puristes de la cuisine sont formels : « Une vraie cuisine, ça se fait avec amour. »
Ce à quoi l’IA répond :Erreur 404 : Amour non trouvé
Et pourtant, dans un monde où l’on commande déjà ses repas par appli sans dire bonjour, est-ce vraiment surprenant qu’on accepte maintenant des lasagnes générées par une machine qui n’a jamais vu une vache, ni un italien ?
À force de déléguer, on finira par demander à l’IA de manger à notre place, pendant qu’on scrollera Instagram à la recherche d’une photo du plat qu’on n’a pas touché.
Et demain ? Une IA qui digère pour nous ?
La startup Digest-AI y travaille déjà. Leur slogan ?
« Gagnez du temps : faites caca dans le cloud. »
Pendant que le monde s’écroule sous des tonnes de données, d’épluchures bio et de burgers sans viande, l’IA poursuit son ascension vers le sommet de l’absurde.
Nous ?
On continue à observer, à rire et à écrire. Parce qu’à défaut de mieux digérer cette époque, on peut au moins la tourner à la sauce piquante.
Et vous ? Vous avez déjà goûté une quiche post-quantique ?
Non ?
Tant mieux.